Voici où en est la situation épidémiologique à Casablanca, et pourquoi…

15 septembre 2020

 

 

Depuis plusieurs semaines, le nombre de cas de contamination au Covid-19 à Casablanca s’est inscrit dans une tendance haussière inquiétante, avec le risque de saturation des capacités hospitalières. Les responsables de la Santé ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, annonçant des renforts sanitaires dans la ville mais mettant en garde contre la possibilité d’un resserrement des mesures.

D’abord, les chiffres… La ville enregistre 40% des formes graves de l’ensemble du pays et, sur les 4.000 tests pratiqués quotidiennement à Casablanca, 30% environ sont positifs, contre 6% en mars. Cela peut s’expliquer par le ciblage des personnes testées parmi les cas contacts, mais aussi par la transmission communautaire, qui signifie que le virus circule aujourd’hui, même hors des clusters industriels ou familiaux.

Mme Nabila Rmili a fourni davantage d’explications sur la situation épidémiologique de Casablanca. Pour elle, cette dernière est aussi difficile qu’inquiétante, mais cela n’est pas tant dû à une mutation du virus, qu’elle a écartée, qu’à la forte mobilité qui caractérise la population de Casablanca, aux retours de vacances et reprise d’activité et, surtout, au relâchement des Casablancais(e)s face aux mesures et gestes barrière. Ainsi, à titre d’exemple, seuls 50% des habitants de la ville portent le masque correctement…

Il existe en outre une similarité de la situation dans toutes les préfectures de Casablanca, en dépit d’une certaine prédominance relevée cette semaine à Anfa et Sidi Bernoussi.

Alors, que faire ? Reconfiner ? Docteur Rmili revient sur la décision gouvernementale du 6 septembre de durcir les mesures restrictives à Casablanca (enseignement ditanciel, fermetures précoces de commerces et cafés…). Cela aura deux conséquences : d’une part, diminuer le nombre d’agressions et d’accidents de la circulation, soulageant d’autant les urgences, qui pourront mieux traiter les cas Covid, mais aussi les autres pathologies et les femmes en phase d’accouchement, et, d’autre part, éviter un certain nombre de contacts entre personnes susceptibles de se transmettre le virus.

Mais le reconfinement, assure la directrice régionale de la Santé, reste la dernière mesure que voudrait prendre le gouvernement, mais qu’il prendra certainement si les choses venaient à empirer. Les autorités, pour Mme Rmili, sont bien conscientes du danger économique, social et psychique d’un confinement, mais si la situation sanitaire le commande, elles n’auront pas d’autre choix.

C’est pour cela que la responsable réitère encore et encore les mêmes conseils : se protéger, se laver fréquemment les mains, porter le masque, observer la distanciation physique…