La Grande Mosquée Hassan II, symbole de Casablanca, fierté des Marocain(e)s

07 décembre 2020

La Grande Mosquée Hassan II n’est peut-être pas la plus grande au monde, mais elle est certainement la plus occidentale et surtout, la seule et la plus imposante à être bâtie sur l’eau. L’édifice est en effet « posé » sur une plateforme gagnée directement sur les flots tumultueux de l’océan atlantique, ce qui en fait une prouesse technique et technologique. Cette mosquée est un symbole, et elle est devenue le symbole de Casablanca, reconnaissable au minaret qui s’élance avec grâce vers le ciel.

Historique.

En faisant son entrée pour la première fois à Casablanca, en 1961, Feu le Roi Hassan II avait fait le serment de doter sa capitale économique d’une grande mosquée, représentative de l’importance de Casablanca et tout en symboles, chef d’œuvre de l’architecture arabo-musulmane par sa configuration, son ornementation, ses dimensions et exploit technologique par son emplacement. Le défunt monarque faisait référence au verset coranique « le Trône de Dieu était sur l’eau ».

En 1986, le roi Hassan II posait la première pierre de l’édifice à la construction duquel les millions de Casablancais(e)s allaient assister sept années durant. En 1988, à l’occasion de la Fête de la Jeunesse, Feu Hassan II délivrait un discours à la Nation, où il disait ceci : « Quiconque a construit une mosquée où est invoqué le nom de Dieu, le très haut lui construira une demeure au paradis. C’est là que m’est venue l’idée de la construction de la Mosquée de Casablanca par souscription de tous les Marocains, ne serait-ce que par un dirham ». Et de fait, et bien que la souscription eût été massivement suivie par la population, les petites participations avaient montré l’adhésion des Marocains à ce projet.

Sept ans de construction, donc, durant lesquels les habitant(e)s de Casablanca ont vu le minaret s’élever vers le ciel, suivi par le corps du bâtiment, jusqu’à son inauguration, le 30 août 1993 par Feu le Roi Hassan II. A l’intérieur, l’art et l’artisanat marocains ont donné la pleine mesure de leurs richesses. Plusieurs chefs d’Etat avaient visité le chantier, en compagnie du souverain qui dissimulait mal sa fierté devant ce grand-œuvre de son règne.

 Les chiffres.

Avec une telle construction gagnée sur l’océan, il fallait consolider et solidifier les fondations. Pour cela, 26 000 m3 de béton et 60 000 m3 d'enrochement furent nécessaires afin de lutter contre les effets de la houle, et la population se souvient de la noria de camions-bennes sillonnant les artères de la ville pour acheminer le béton et les roches sur le site.

Le minaret, initialement prévu à 175 mètres de haut, a été « allongé » à 200 mètres, pour lui conférer la forme élancée qui est la sienne aujourd’hui. Du béton à hautes performances a été injecté et il aura fallu pour ce faire pas moins de douze grues géantes et huit grues mobiles.

Le reste est à l’avenant… du gigantisme maîtrisé et de l’esthétique bien mesurée et encore mieux dosée. 10.000 m² de zellige, 53.000 m² de bois sculpté, 67.000 m² de plâtres, le tout servi par des milliers d’artisans, « maâlems » et « snayiîa » qui se sont relayés, travaillant souvent ensemble en réseaux, parfois en silos, sous l’étroite supervision du défunt roi, qui avait accepté par la suite de donner son nom au monument.

Avec son minaret culminant à 210 m de haut, un laser de 30 KM dirigé vers la Mecque, le bâtiment principal est surmonté d’une toiture mobile de 3.400 m², pesant 1.100 tonnes, et la salle d'ablutions s’étend quant à elle sur 4.800 m2. 25.000 fidèles peuvent faire leur prière à l’intérieur, et l’esplanade extérieure peut recevoir jusqu’à 120.000 personnes.

Les dépendances.

En dehors de son côté religieux et immensément spirituel, où l’esprit se conjugue avec les sens, la Grande Mosquée Hassan II a donné naissance à une médiathèque, située sur le côté opposé de l’esplanade. C’est la plus grande médiathèque de la capitale économique du royaume, qui s’étend sur 12.400 m², abritant près de 125.000 documents multilingues et multisupports, classés sur plusieurs niveaux, dont deux dédiées à la seule jeunesse.

Tous les champs de l’activité humaine s’y trouvent, des sciences exactes aux sciences humaines, en passant par les rayons bandes dessinées et ceux consacrés aux étudiants et aux professionnels. La médiathèque est servie par un personnel engagé, méticuleux et professionnel, connaissant les lieux et entièrement à la disposition des visiteurs.

 

Administration et gestion.

Depuis l’inauguration de la Mosquée Hassan II et jusqu’en 2010, la gestion, la conservation et la maintenance de l’œuvre en elle-même et de ses dépendances étaient assurées par l’Agence Urbaine de Casablanca. Mais avec le temps, la gestion et l’administration de cet immense édifice et de ses rudes contraintes physiques (hauteur et volumes des bâtiments, houle, air marin iodé…)  ont démontré qu’il était impératif de songer à un nouveau modèle de gestion.

C’est ainsi qu’il a été décidé, la création en 2009, sous la Présidence d’Honneur de Sa Majesté, le Roi Mohammed VI, d’une Fondation à but non lucratif et d’utilité publique, dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, dénommée « Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca ». Elle a pour mission principale d'assurer la gestion, la conservation et l'entretien de la Mosquée et de ses dépendances, et l'élaboration d'un programme d'activités scientifiques, culturelles et artistiques.