Les années 30

L’abandon progressif du style néo-mauresque

Avec les années 30, l'heure est au dépouillement : confort et modernité sont les maîtres mots de la création architecturale balayant ainsi le style néo-mauresque et sa profusion ornementale.

La nouvelle génération d'architectes qui débarquent à Casablanca, à la fin des années 20, n'a qu'une obsession : mettre en pratique les théories modernes apprises sur les bancs de l'École des Beaux-Arts à Paris.

Dès lors, le travail sur les volumes remplace celui sur les décors laissant la place aux balcons, et aux fenêtres arquées (bow-window) qui font gagner de l'espace. Les façades des immeubles prennent de la hauteur et se dénudent. Les immeubles de haut ou moyen standing, tiennent compte du souci de confort demandé par la bourgeoisie casablancaise en s’équipant d'ascenseurs, de vide-ordures, de garages, de grandes cheminées et de salles de bain spacieuses.

Véritables œuvres d'art, les immeubles haut standing du centre-ville seront baptisés du nom de leur commanditaire, devenant ainsi les monuments de référence de la "ville nouvelle". Mais en terme d’innovation, c’est dans les villas que les architectes de l’époque expérimenteront de nouvelles solutions en matière d'agencement et de confort.

Forts impressionnés par les réalisations architecturales, les spécialistes internationaux s'accorderont tous à dire que Casablanca est une des plus grandes capitales de l'architecture moderne.

Parmi les réalisations datant de cette époque, nous avons :

Immeuble Levy Bendayon

La construction de cet immeuble en 1928 par l'architecte Marius Boyer, inaugure le mouvement moderne qui caractérisera les années 30. Il reprend le concept du building et devient une des références de l'architecture moderne casablancaise.

Dominant la place des Nations Unies avec ses onze étages, l'immeuble construit par Pierre Jabin, initie en 1934 la construction d’immeubles hauts dans le centre-ville. Durant cette période, on reconnaît l’immeuble de luxe grâce à la qualité de ses équipements et au nombre de ses ascenseurs. Les façades, elles, sont réalisées dans un style épuré avec de grandes lignes verticales et horizontales.

Le quartier du Parc, véritable îlot de verdure et de calme, situé à proximité du centre-ville, a été relativement préservé durant cette période. Au niveau de la rue d'Alger, de la rue du Parc, et du boulevard Moulay Youssef avec ses magnifiques palmiers, on peut encore observer les magnifiques villas Art déco de l’époque.