Les années 50

Quand l’architecture moderne fait son entrée

Les années 50 marquent une ère de prospérité économique qui va fortement influencer les réalisations architecturales de l'époque.

La bourgeoisie casablancaise, fortement imprégnée de culture américaine, a des préférences pour les villas de style californien. Réalisées par la nouvelle génération d'architectes, les villas des années 50 sont très marquées par la personnalité de leurs architectes. Véritables œuvres personnelles, elles étonnent par leur style très affirmé et par l'innovation architecturale dont elles font preuve.

Nous remarquons durant cette période que les différences de style vont aller de pair avec les différences des classe sociales. Le style ultra-moderne séduit les classes les plus aisées, la petite bourgeoisie qui construit dans les quartiers du CIL optera plus pour des villas au style métissé reprenant les grandes lignes de l'architecture méridionale.

Les années 50 seront aussi marquées par le développement de l’habitat social mis en place par Écochard et son équipe. Nous assisterons au développement des programmes de logements sociaux qui donneront naissance à de grands projets de logements bon marché destinés à tous. 

En parallèle, la multiplication des loisirs pour l’ensemble des catégories sociales favorisera le développement des clubs privés sur la corniche, la construction de nouvelles salles de cinéma dont le Lutetia ou encore le développement des stations-services et garages de concessionnaires de voitures, dont le garage Volvo en 1950 constitue un bel exemple architectural.

La création architecturale des années 50 se poursuivra après l'Indépendance jusque dans les années 80, avec l’apparition du postmodernisme.

Parmi les grandes œuvres architecturales de cette période :

Villa Sami Suissa

Première construction du genre, la villa qui fut construite par Jean François Zevaco en 1947, a inauguré le style ultra moderne caractéristique des années d'après-guerre. Jugée révolutionnaire, la villa, maintes fois citée dans les revues internationales sur l’architecture, est aujourd'hui devenue l'un des emblèmes de la ville.

Ce monument illustre parfaitement la liberté de création dont ont fait preuve les architectes de la période de l’après-guerre. Construit en 1953 par Jean François Zevaco, l'aérogare, avec sa structure en béton brut associée à ses murs blancs, révolutionne l’architecture de l’époque.

Avec ses 17 étages, l'immeuble Liberté, construit en 1949 par Léonard Morandi, était considéré comme "la première expérience africaine de gratte-ciel à usage résidentiel ". Situé sur le boulevard Zerktouni, il fait partie aujourd'hui des symboles de la ville.