Session ordinaire de la Commune de Casablanca, Abdelaziz Omari explique les contraintes budgétaires.

20 octobre 2020

A l’ouverture de la seconde séance de la session ordinaire de la Commune de Casablanca pour le mois d’octobre, le président Abdelaziz Omari a expliqué les points essentiels du budget de la ville, à la lumière de la situation épidémique et de ses conséquences économiques sur les finances publiques.

Ainsi, la ville était dans une situation financière moins sensible que celle d’autres villes, avec une prévision de 10 à 12% selon les prévisions. C’est, explique M. Omari, le cadre général que connaît le pays, pour l’année 2021, et peut-être les suivantes si les conditions sanitaires ne s’améliorent pas. Le Conseil donc, entre trois scénarios, le pessimiste et l’optimiste, a opté pour une configuration moyenne entre les deux extrêmes.

En conséquence, la ville a dû prendre comme référence le cadre national, avec le recul des recettes fiscales en matières d’IR, d’IS et de TVA concernant les communes, et a établi des hypothèses.

L’une d’elles prévoit un tassement des recettes TVA de 20% par rapport aux années passées, qui impacteront d’autant les recettes communales. Pour ce qui est des taxes gérées et perçues par l’Etat, elles se répartissent en deux catégories, la première portant sur les services municipaux, qui n’ont pas de lien avec la situation épidémique mais avec le pouvoir d’achat des populations ; la commune se fonde sur ces rentrées pour maintenir les services essentiels et à leur tête l’assainissement solide et la propreté, maintenant le budget à 1 milliard de DH.

La seconde catégorie, liée à l’activité économique et commerciale, a été estimée en recul de 5,5% par rapport aux années précédentes. De plus, précise le président du Conseil, toutes les rentrées ayant trait au tourisme devront être remises en question cette année, avec une baisse de 33%. Plus généralement, les secteurs structurellement touchés par la crise ne devraient pas contribuer aux recettes de la Commune pour l’exercice à venir.

Au final, la somme des recettes municipales 2021 devrait baisser de 5,5%, soit 3,4 milliards de DH.

Pour ce qui est des dépenses, et en dépit de la situation sanitaire et économique, il n’en demeure pas moins que la Commune doit remplir ses fonctions, premièrement sur les contraintes contractuelles et ensuite les dépenses obligatoires (gestion des cimetières, le RAMED…). Le reste pourrait faire l’objet d’arbitrages.

Le secteur de la propreté requiert à lui seul le budget important de 1 milliard de DH, et les populations ont vu la différence en matière d’assainissement depuis quelques mois, après les partenariats contractés avec des sociétés privées. Il y a aussi les consommations intermédiaires, comme l’eau et l’électricité (arrosage, éclairage…), pour un montant de 76 millions de DH.

D’autres engagements avec les SDL ou les emprunts Banque mondiale ou encore d’autres engagements fermes, coûteront un budget de 27 millions de DH. Il faut ajouter à cela les 35 millions de DH pour Casablanca Baïa, en gestion de la décharge. Le soutien au tramway, à son tour, nécessitera un débours de 15 millions de DH, et les discussions sont toujours en cours, essentiellement du fait que la baisse de trafic était due cette année à des décisions centrales pour le respect des mesures préventives, mais cela a eu un impact financier auquel l’Etat devrait penser.

Il reste bien sûr les dépenses de fonctionnement, comme les salaires et les dépenses sociales, indemnités… avec un montant de 920 millions de DH.

Au vu des contraintes et des explications précises et chiffrées apportées par M. Omari, ce point 4 du budget a été voté à l’unanimité des membres présents.